Le SESRIC a lancé le “Rapport de l'OCI sur l’environnement 2023: La reprise résiliente pour un environnement durable" au cours de la 9ème session de la Conférence des ministres de l'environnement du monde islamique, qui s'est tenue à Djeddah, Royaume d'Arabie Saoudite, le 19 octobre 2023. Ce rapport examine l'état actuel de l'environnement et de sa gestion dans les pays membres de l'OCI en utilisant les données les plus récentes disponibles sur les principaux indicateurs pertinents. Cette édition du rapport met également en évidence les progrès réalisés par les pays membres de l'OCI pour atteindre les cibles des objectifs de développement durable (ODD) liés à l'environnement et les engagements de l'Accord de Paris.
Selon le rapport, le capital environnemental est une composante essentielle de la richesse dans les pays membres de l'OCI, représentant plus d'un tiers de la richesse totale. Cependant, les pays membres de l'OCI sont en retard par rapport au reste du monde en termes de performance environnementale et de durabilité. Par exemple, alors que le taux de déforestation mondial a légèrement diminué au cours des deux dernières décennies, les pays membres de l'OCI ont connu une augmentation du taux de déforestation de 0,27 % à 0,44 % par an. En outre, la pollution de l'air est restée une menace importante pour la santé et le bien-être des sociétés dans de nombreux pays membres de l'OCI, entraînant 1,6 million de décès prématurés en 2019. En outre, le stress hydrique est devenu un problème urgent pour 30 pays membres de l'OCI, 18 d'entre eux étant confrontés à des niveaux de stress critiques, ce qui met leurs ressources en eau en grand danger d'épuisement.
Les impacts du changement climatique ont continué à aggraver les défis environnementaux dans de nombreux pays membres de l'OCI. Bien que leur émissions moyenne de gaz à effet de serre (GES) par habitant des pays membres de l'OCI soit inférieure à la moyenne mondiale, le taux d'augmentation est plus rapide. Entre 1990 et 2019, les émissions de GES de l'OCI ont augmenté de 91%, atteignant 9,2 Gt-équivalent CO2, alors que les émissions mondiales de GES ont augmenté de 53%. En outre, des estimations récentes indiquent que plus de la moitié des pays membres de l'OCI sont très vulnérables au changement climatique en raison de capacités d'atténuation et d'adaptation inadéquates. Le rapport souligne également que le changement climatique exacerbe les vulnérabilités de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition, dans les pays membres de l'OCI, en affectant divers aspects des systèmes alimentaires, notamment la production agricole, l'accessibilité des aliments et leur utilisation.
Par conséquent, il faut agir pour minimiser les pires conséquences du changement climatique, renforcer la résilience et atténuer les futures menaces environnementales. Les pays membres de l'OCI doivent réaffirmer leur engagement envers la table des négociations mondiales sur le climat et inclure des politiques environnementales fortes dans leurs stratégies globales de développement afin d'atteindre des émissions nettes de zéro dans un avenir proche.
Le rapport se termine par une série de recommandations politiques visant à soutenir les efforts des pays membres de l'OCI pour parvenir à une gestion plus durable des ressources environnementales. Malgré les revers causés par la pandémie de COVID-19 dans divers secteurs économiques, il est encore possible de progresser vers un avenir plus vert. Les recommandations politiques de ce rapport mettent l'accent sur la nécessité d'un développement plus écologique afin de "mieux reconstruire " après la crise. Les pays membres doivent collaborer pour garantir une croissance durable, inclusive et résiliente.
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